Video, 2008. 13'
Text by Silke Hohmann, in Monopol (DE), 09/2008.
A pad of paper is fixed on her lap and her hand is holding a pencil as she starts drawing with the first movement of the roller coaster. Laetitia Gendre is drawing rooms from her memory. If, for instance, she is rendering her studio or the Souterrain art space at the Sophie-Gips-Höfe (where she set up her first show in Berlin invited by Thomas Fischer), the lines are affected by the jostling movements and calculated shocks of the fairground attraction.
Gendre's efforts to maintain perspectival correctness during the ride with its abrupt changes in direction, appear like comical and desperate attempts to hold on to fixed vanishing points.
The fact that the 13-minute-long film in which she documents her working practice is silent - no rumbling and screaming gives further information about the disconnection from any coordinates - makes the experiment even more exciting.
The artist, who was born 1973 in France (where she has recently exhibited at the renowned Maison Rouge), dives headfirst into the depths of the genre. She literally exposes the medium, which in turn repeatedly simulates a three dimensional space, to the third dimension itself. In her small impressive Berlin solo show "Our dried voices", the roller coaster continues to be present. Gendre had drawn its seats in their original sizes and arranged them in the exhibition space in such a way as if it was possible to climb aboard.
Far from reminding one of a trompe-l'oeil, Laetita Gendre's installations are, in fact, complex investigations into the correlation of linearity and space.
Texte de Silke Hohmann, Monopol (DE), 09/2008.
Un bloc de papier fixé sur ses genoux et un crayon en main, le dessin commence avec le premier mouvement du roller-coaster. Laetitia Gendre dessine de mémoire des espaces qu'elle a occupés ; qu' elle restitue celui de son atelier, d'un appartement ou l'espace d'exposition Souterrain à Sophie-Gips-Höfe (où elle présente sa première exposition à Berlin, invitée par Thomas Fisher), les lignes qu"elle dessine sont directement affectées par les balancements et les chocs heurtés de l'attraction foraine.
Les efforts déployés par Laetitia Gendre pour maintenir un semblant de justesse perspective malgré une trajectoire faite d'accoups et de changements de direction, apparait alors comme une tentative comique et désespérée de maintenir le cap sur un point de fuite fixe.
Ni roulements ni cris de foule ne donnent ici d'indication supplémentaire sur la rupture d'avec les repères - Le film de 13 mn durant lequel elle documente cette action est muet, ce qui rend l'expérimentation d'autant plus excitante.
L'artiste, née en 1973 en France (où elle a récemment été exposée à la prestigieuse Maison Rouge, Paris), plonge tête première dans les profondeurs du genre. Elle expose littéralement le medium, qui tour à tour simule un espace tridimensionnel et l'entraîne vers la troisième dimension.
La présence du roller-coaster se prolonge dans sa petite et fort impressionante exposition "Our dried voices".
Gendre a redessiné les sièges de l'attraction à échelle 1, et les a installés dans l'espace de telle manière que, sous un certain angle, il devient plausible de s'y embarquer. Loin de se limiter à l'évocation d'un simple trompe-l'oeil, les installations de Gendre sont en fait de complexes investigations au coeur de la question de la linéarité et de l'espace.